Il regardait le ciel, les lèvres serrées mais haussées à chaque coin et les narines légèrement resserrées. Pendant une moment, il resta là, sans bouger, observant le ciel blanc, jusqu'à ce qu'une larme se forme au creux de son œil droit. Il cligna fébrilement des yeux, accentua son sourire, et releva ses mains contre ses paupières fermées. Un instant après, je l'entendis expirer profondément.
"à quoi penses-tu?", demandai-je à voix basse. Je n'avais pas bougé de ma place au milieu du gazon et commençais à sentir l'humidité de la terre pénétrer mes vêtements.
Il sourit, la moitié de son visage encore enfouit sous ses mains.
"Dis-moi", ajoutai-je. J'arrachai quelques brins d'herbe entre mon pouce et mon index et entrepris des les enrouler autour de mes doigts. Je continuais à le regarder, attendant qu'il découvre son visage et me réponde.
Eventuellement, je soupire et me laisse tomber en arrière, étendant mes jambes dans l'herbe et tournant la tête de côté pour sentir le contact des brins contre ma peau. Ils me chatouillent plus qu'ils ne me caressent, mais il y a quelque chose de terriblement attrayant dans le mouvement. J'inspire contre les cheveux verts gorgés d'eau. Leur parfum est presque sucré, ponctués de menthe et d'épices. Cannelle? Cardamome? Des clous de girofle, peut-être. Je laisse mes pensées se perdre dans l'infinité de la terre, mon corps s'enfoncer dans le sol moelleux du printemps. Mes mains lâchent les brins d'herbe et je me laisse chavirer. Je ris. Les yeux fermés. Je l'ai rejoint. Là dans ce pays aux douceurs sucrées, je n'attends plus aucune réponse. Je n'attends plus rien que la couverture du ciel pour m'envelopper entièrement d'univers.
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Et pour adoucir les gorges rouges, ajoutez un peu de glaçage royal (pour les ailes et en colle entre les membres) et un filet de chocolat fondu.
Detail de La Grue qui chante, une gravure sur bois par l'artiste chinois Wen-Chen, date inconnue. Trouvée ici.
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