Il y a quelques chose incroyablement enfantin dans les emporte-pièces. Au départ, on en veut parce qu'il faut que tous les biscuits soient parfaitement identiques, parce que ça fait plus sérieux, plus luxe, plus "je sais pas quoi", mais on veut que ce soit bien fait. Et on veux que ce soit fait vite. Seulement, mettez un emporte-pièce entre mes mains, et j'ai envie de l'écraser partout, même en dehors de la pâte. J'ai envie de découper des morceaux de terre, de l'enduire de peinture et d'en tamponner les murs, bref, de multiplier les formes comme seuls les lapins savent le faire.
Après ça, c'est presque effrayant tellement on en a autour de soi. C'est l'invasion des lapins, et les manger ne suffit pas. Non! Si vous les mangez, ils vont se diviser en autant de miettes et se multiplier à l'intérieur de vous. Vous allez devenir un refuge à lapins, un véritable paradis. Les dents vont vous pousser, jusque dans le cerveau, et vous allez commencer à dire des absurdités.
Mais rassurez-vous, tout cela n'est que temporaire, et bientôt ils vont se fatiguer, et s'évaporer. ça ressemblera à une pluie de bulles dans lesquelles vos yeux écarquillés vont se refléter et quand elles frôleront le sol, elles éclateront et ne laisseront qu'un miroir de souvenirs arc-en-ciel.
Et vous vous souviendrez comme c'était bon de planter l'emporte-pièce dans la pâte, mais plus jamais, vous ne l'utiliserez à un autre effet.
Pour multiplier les lapins, suivez le blanc (ça c'était facile) avec la recette de Pâques, caressez leur flanc de jaune d'œuf, puis une fois cuits, couvrez leur dos d'une fourrure glacée.
Détail de Bubbles, paint par Sir John Everett Millais, 1885-1886. Le tableau représente Willie James, le petit fils du peintre.
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